Paysages polaires I - Cantique Lépreux

Le firmament arctique étoile sa coupole\nLe vent glacé des nuits halène irrégulier\nEt fait étinceler tous les astres du Pôle\nLe Cygne crucial, la Chèvre, le Bèlier.\nRideau de gaze en sa transparence hyaline\nLes écharpes de l’air flottent dans les lointains\nComme un disque argenté, la Lune cristalline\nPlonge dans l’Océan ses deux grands yeux éteints\nTelle que nous la montre, étrange architecture\nDe neige et de glaçons etagés par degrés\nSur la page de pulpe ou sur la couverture\nLe dessin suggestif des livres illustrés\nGéante elle apparaít, manoir ou cathédrale\nLa banquise polaire avec grottes à jour\nComme un magique écran de darté sepulcrale\nOù l’on voit s’eriger les créneaux d’une tour\nElle a porsche sur mer à sa vaste muraille\nAvec des escaliers de larges monceaux vifs\nOù nul pas ne se pose et que la lame taille\nEt qui sont, emergés, de somptueux récifs\nÉdifice branlant d’assises colossales\nAux colonnes d’azur, aux piliers anguleux\nJ’y vois des corridors et de profondes salles\nOù pendent par milliers cristaux et lustres bleus\nTrésors inexplorés de fausses pierreries\nAiguilles et joyaux, metal immaculé\nParmi leur amas dair les marines féeries\nJadis ont déposé la coupe de Thulé